Budget : L'assemblée rejette l'alourdissement du malus écologique pour les voitures essence et diesel
BUDGET : L'assemblée rejette l'alourdissement du malus écologique pour les voitures essence et diesel
L'ASSEMBLÉE NATIONALE REJETTE LE FUTUR MALUS ÉCOLOGIQUE
Le projet du gouvernement d’alourdir le malus écologique sur les véhicules essence et diesel à partir de 2025 a été rejeté par l'Assemblée nationale. Les votes ont majoritairement été contre cette mesure, rassemblant des députés de diverses tendances politiques, notamment du RN, des LR, des socialistes et des communistes, avec 128 voix contre 90. Cette coalition inédite de parlementaires a fait basculer la décision, estimant que le malus pénaliserait injustement les ménages modestes et les habitants des zones rurales, qui dépendent largement de la voiture pour leurs déplacements.
Le gouvernement souhaitait initialement durcir la fiscalité écologique en abaissant les seuils d'émissions de CO2 déclenchant le malus et en augmentant son montant maximal à 70 000 euros dès 194 g/km de CO2. Cette réforme visait à accélérer la transition vers une mobilité plus verte. Cependant, cette proposition a été perçue par certains comme une « écologie punitive », affectant en particulier les classes moyennes et populaires, ainsi que les commerçants et artisans. D'autres, comme les écologistes, jugeaient pourtant que ces mesures n'allaient pas assez loin pour faire face à la crise climatique.
Ce rejet pourrait également avoir des conséquences sur le bonus écologique destiné à l’achat de véhicules électriques, financé en partie par les recettes du malus. En effet, sans cette hausse de la fiscalité sur les voitures thermiques, le gouvernement pourrait revoir à la baisse les subventions allouées à l’achat de véhicules électriques. Le bonus prévu pour 2025 pourrait ainsi être réduit à 3 000 euros au lieu des 4 000 euros actuels, et d’autres dispositifs d’aides comme la prime à la conversion pourraient être menacés.
Face à ce rejet, le gouvernement pourrait décider de passer en force avec un recours au 49.3 pour faire adopter son projet de budget 2025, ou de revoir sa copie pour tenter d'obtenir une majorité parlementaire plus large. L'industrie automobile, de son côté, plaide pour des mesures qui rendraient les véhicules électriques plus abordables plutôt que d’alourdir la fiscalité sur les voitures thermiques, afin de favoriser une transition qui ne pénalise pas les ménages.